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Le design thinking : la créativité des designers pour tous ?

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Le design thinking : la créativité des designers pour tous ?

Temps de lecture estimé : 3 minutes.

La première fois que j’ai entendu parler de design thinkingj’étais responsable marketing dans le monde fabuleux du yaourt. J’avais déjà conduit de nombreux projets innovants.

Je vais être honnête : mes premières réactions ont été « encore un truc d’américain ! », « on le fait déjà », « toute une histoire pour nous rappeler les basiques de l’innovation… ».

Bref, j’ai fait mon français qui râle.

Depuis, je me suis familiarisé avec cette approche et je l’ai pratiquée. Résultat : je râle toujours, mais j’en sais un peu plus.

1 – Le design thinking : votre allié désigné

Cocorico ! Contre toute attente, le mot design vient du vieux français « desseign«  (l’intention, le projet, le dessein). Nous sommes maintenant habitués à ces tours de passe-passe linguistiques : découvrir ici l’étymologie du mot brief.

Le design thinking est une approche de la conduite de projet centrée sur la créativité. Il consiste à s’inspirer des bonnes pratiques des designers pour résoudre des problèmes dans d’autres domaines*.

Le design thinking ne suit pas un processus linéaire. Il nous fait explorer des espaces qui s’entrecroisent

– Empathie : cherchez à tout connaître de la vie et des aspirations de l’usager. Allez au-delà de ce qui est dit ou montré. Une carte d’empathie vous aidera à synthétiser vos découvertes. 

– Définition : posez le problème puis transformez-le en question de créativité.

– Illumination : générer des idées ! Pour animer les séances de créativité, jetez un coup d’œil à mes articles sur le sujet

– Prototypage : selon la formule de David Kelley, c’est « penser avec les mains ». Amusez-vous : storyboard, sketch, dessin, maquette… Vous pouvez aussi modéliser le parcours client, c’est-à-dire l’expérience avant la vente, au moment de la vente, ou après la vente… 

– Test : retour d’expérience de l’usager.

Au cours d’un même projet, on fait plusieurs boucles entre ces différents espaces (itérations).

2 – Le design thinking : un état d’esprit avant tout

Plus qu’une méthode, le design thinking est une philosophie. En voici quelques principes.

  • Plongez dans l’inconnu, et avec le sourire ! Ayez confiance. 
  • Mettez l’humain (le consommateur? l’usager? le citoyen?) au cœur de la démarche.
  • Identifiez ses besoins tacites, au-delà des besoins exprimés, pour lui proposer une expérience qui l’enchantera.
  • Impliquez-le si possible dans le processus grâce à la co-créativité.
  • Oubliez les vieilles techniques de « techno push » et de « market pull » : restez centrés sur l’humain. 
  • Acceptez l’échec, célébrez le droit à l’erreur. En américain on dit « fail fast, succeed sooner ». 

3 – Quelques succès célèbres

Quel est le point commun entre la première souris d’Apple (1980) et des couverts à salade ? Le design thinking bien sûr ! Voici quelques autres exemples. 

  • HIPPO, le bidon à eau qui roule. Il fallait avoir l’esprit design pour aboutir à cette petite révolution qui donne vraiment envie d’aller chercher de l’eau claire et propre. 
  • La brosse à dents intelligente d’Oral-B. Elle se recharge par un port USB, et en même temps, un diagnostic permet de commander des recharges si besoin.
  • AirBnB, la plateforme hôtelière entre particuliers. Le design thinking l’aurait sauvé de la faillite en 2009.

4 – Quelques limites : vers le design sinking ?

  1. D’abord, comme toutes les modes, le design thinking est tyrannique : ça fait bien, c’est « in », tout le monde doit s’y mettre… Stop ! Lancez-vous pour les bonnes raisons.
  2. Le design thinking est devenu une méthodologie formelle, quasi religieuse. Or, ce n’est pas fidèle à l’esprit design. En effet, chaque organisation est unique et devrait développer sa propre approche de la créativité.
  3. La démarche doit être bien animée. Dites non aux gourous (trop subjectifs), et dites non aux mécaniciens (trop objectifs). 
  4. Enfin, le design thinking ne permet pas de générer des innovations scientifiques de rupture.

Quoi qu’on en dise, le design thinking nous rappelle un bon basique : c’est pour les gens qu’on innove. Et nous l’avions peut être oublié.

Jean.

* Au fond, on pourrait imaginer d’autres analogies avec des professions qui passent leur temps à résoudre des problèmes : le doctor thinking, le researcher thinking, le hairdresser thinking, etc…

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