Altermakers, faire autrement
Le monde, dans toutes ses parties est en crise et il a besoin de réinventer de nouveaux modèles. Arendt, l’a bien écrit dans La condition de l’homme moderne. L’homme n’est pas né pour mourir, il doit mourir. En revanche, il est né pour innover.
Qu’est-ce que cette phrase peut signifier ? Elle signifie qu’être dans la vie c’est accepter la mort et ne pas la fuir. Nos sociétés ont trop tendance à oublier cette donnée. Elles se maquillent, elles se fardent et se poudrent pour fuir ce qui doit mourir et vivre dans le culte idolâtre et mortifère de l’éternelle jeunesse, à la manière de Dorian Gray.
Vivre c’est accepter la vie, donc la mort, donc la vieillesse aussi.
Mais vivre ce n’est pas vivre en vue de la mort : ce n’est pas être pour la mort. Vivre c’est accepter que la vie est un composé de deux éléments : une part éternelle qui est l’essence de vie et qui lui donne sens et une part contingente qui évolue et change continuellement, vieillit…et meurt si elle ne s’adapte pas ou plus.
Vivre c’est donc innover au sens où c’est maintenir cette essence de vie au milieu des changements continuels ; être vivant c’est donc s’adapter au monde qui évolue sans cesse mais sans jamais se renier ni s’oublier. Vivre, c’est s’adapter mais sans se renier pour autant.
Pour cela il faut accepter l’autre ; il faut aller vers l’autre, qui est en l’autre mais aussi en nous.
Le barbare, chez Homère c’est le cyclope qui ne sait pas accueillir l’autre. Rejeter l’autre c’est rejeter la vie et l’innovation. En effet, celui qui innove n’est jamais compris du premier coup. Il a déjà une coudée d’avance sur les autres qui restent encore prisonniers des anciens modes de fonctionnement.
Il est donc perçu comme autre. Accepter cette dimension c’est ainsi se mettre en mesure d’innover et donc de vivre et de donner une pérennité à son action. Altermakers c’est donc bien faire autrement et toujours aller vers le défi que cet autre nous tend afin de nous aider à grandir et de nous aider à innover, donc à vivre. Ensemble.
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