Créativité

La créativité, l’innovation « 100% naturelle »​

  • Créativité
  • Emotions
  • Innovation
  • Passions
  • Sérendipité
0 commentaires Temps de lecture estimé : 3 min
La créativité, l’innovation « 100% naturelle »​

Schumpeter avait raison.

Au 20ème siècle, l’innovation est devenue de plus en plus intensive. Les rythmes se sont accélérés, la production de l’innovation est devenue industrielle. De moins en moins naturelle*.

Dans leur course à l’innovation, certaines entreprises ne lésinent pas sur les études de marché, le planning stratégique, la R&D, la formation, le recours à des consultants… D’autres, plus modestes, ne peuvent pas déployer un tel arsenal, mais s’en tiennent toutefois à une approche « mercantile » de l’innovation : semer des graines, les faire pousser à moindre frais, dans l’espoir d’en tirer un bénéfice dans des délais raisonnables. 

Sommes nous condamnés à faire fonctionner ce régime à marche forcée? J’ai eu envie de faire un tour d’horizon des phénomènes d’innovation « au naturel », dont nos organisations peuvent évidemment s’inspirer aujourd’hui et demain. 

Comment sont nées les inventions qui ont marqué l’histoire? Grâce à quels mécanismes les grandes découvertes ont-elles été réalisées? La roue, le feu et l’eau chaude qui va avec?

PHÉNOMÈNE 1 : LA SÉRENDIPITÉ

La sérendipité est probablement le service de R&D le plus prolifique et le moins cher du monde ! 

La tarte Tatin, les bêtises de Cambrai, le continent américain ou encore de la pénicilline ont tous été inventés ou découverts par sérendipité : alors qu’on cherchait autre chose. 

LA SÉRENDIPITÉ = un HEUREUX HASARD + de la SAGACITÉ (Horace Walpole)

Lorsqu’une invention naît spontanément sous nos yeux, encore faut-il la sagacité, la perspicacité pour s’en rendre compte. Pasteur écrivait « Le hasard ne favorise que les esprits préparés ».

La sérendipité est donc un de ces phénomènes d’invention au naturel, dont on peut s’inspirer dans les méthodes de créativité. Par exemple, la spontanéité des participants, les associations d’idées, ont vocation à la stimuler. 

PHÉNOMÈNE 2 : L’ADAPTATION À LA CONTRAINTE

La pauvreté, la maladie, le handicap, le manque de temps, sont autant d’invitations à s’adapter pour continuer à vivre. Ainsi, à l’état naturel, les tensions et les contraintes inspirent souvent l’innovation

  • L’Inde est la championne du Jugaad, une approche de l’innovation frugale qui promet de « faire plus avec moins »
  • Les grands paresseux deviennent très ingénieux quand il s’agit de changer un système pour « ne régler un même problème qu’une fois » (Dickerson). 
  • Pour enrichir le propos avec un exemple savoureux et Made in Francele morbier du Jura, qui consiste à faire un fromage en séparant la traite du matin et celle du soir par une couche de cendres, ne serait jamais né si les paysans avaient été plus riches. S’ils avaient eu assez de vaches pour faire leur fromage d’une seule traite, l’histoire du monde en aurait été changée !

Toutes les souffrances porteraient-elles en elles le ferment d’un monde meilleur? 

Il est en tout cas intéressant de se confronter à des questions de créativité qui génèrent de l’inconfort. Dernièrement, je me suis amusé avec un groupe de 3 étudiants très inventifs : « Comment faire un couscous pour 100 personnes en moins de 10 minutes? ».

PHÉNOMÈNE 3 : LES PASSIONS CREATRICES

Il y a bien sûr, la « petite » passion, la passion au sens moderne et quotidien, qui est une émotion positive, un goût marqué… Elle permet parfois d’innover plus vite, plus loin, car elle donne du sens. Mais attention : elle peut tout aussi bien générer des effets de fixation et avoir l’effet inverse !

Plus intéressant, il y a la passion au sens premier du terme : un état émotionnel que l’on subit et qui occupe excessivement l’esprit

  • Sans la colère, pas de nouveaux sports de combats…
  • Sans l’envie, pas de marques griffées sur mes vêtements… 
  • Sans un brin de paresse, pas de divertissements… 
  • Sans l’avarice, pas de monnaie, pas de banque…

« Attaquer les passions à la racine, c’est attaquer la vie à la racine » (Nietzsche). 

En créativité, les passions et les archétypes sont mises à profit dans des techniques de storytelling proches du théâtre

Pour conclure…

Ré-apprendre la créativité dans l’entreprise, à tous les échelons et sur tous types de fonctions, c’est une manière robuste et amusante de renouer avec un mode d’innovation plus naturel

À quand un label d’innovation « slow » et « bio »?

Jean.

* Analogie facile avec l’agriculture,

  • l’open innovation, c’est le « hors-sol »
  • les fabless dealent de l’engrais (en spéculant sur les brevets)
  • les GAFAM, c’est Monsanto (moi, caricatural?)

Commentaires

Laisser un commentaire

Vous devriez également aimer

  • Innovation

    Les bonnes pratiques de l’innovation alimentaire

    Temps de lecture estimé : 3 min

    Lire plus
    0 commentaires
    • Alimentation
    • anti-stratégie
    • Innovation
  • Point de vue

    Quelques conseils alternatifs à nos dirigeant.e.s.

    Temps de lecture estimé : 3 min

    Lire plus
    0 commentaires
    • alternatives
    • COVID-19
    • Diversité
    • Innovation
    • Intelligence collective
    • makers
    • politiques publiques
    • prise de décision
  • Méthode

    Alter’Storming©, une expérience de collaboration créative entre makers. Une nouvelle manière de brainstormer.

    Temps de lecture estimé : 4 min

    Lire plus
    0 commentaires
    • alternatives
    • brainstorming
    • Collaboration Créative
    • Créativité
    • Diversité
    • makers
    • Résilience
  • Créativité

    Quelle place pour la créativité dans l’éducation ?

    Temps de lecture estimé : 3 min

    Lire plus
    0 commentaires
    • Apprendre
    • Créativité
    • Education
    • enseignement
    • Innovation
    • Pédagogie
  • Créativité

    Scénario à l’horizon 2050 – La faillite de TESLA

    Temps de lecture estimé : 4 min

    Lire plus
    0 commentaires
    • COLLABORATION CRÉATIVE
    • COVID-19
    • Créativité
    • HORIZON 2050
    • RELANCE
    • SCÉNARIO
    • SOLIDAIRE
    • SOLITAIRE